Voilà plusieurs mois que dans le cadre des activités du Point final, je propose mon expertise à des maisons d’édition. Chaque mois, elles m’envoient des textes à corriger. Mes corrections sont ensuite soumises à l’auteur.e, intégrées au texte, avant l’impression et la distribution du livre.
Une étape qui intervient en toute fin de la chaîne de fabrication d’un livre. Auparavant, l’auteur.e a effectué tout le travail de recherche, de documentation et de rédaction en étroite collaboration avec l’équipe éditoriale. Le texte que j’ai alors entre les mains est loin du manuscrit d’origine, la mise en page ayant déjà été effectuée par les graphistes de la maison d’édition.
Par chance, les clients pour lesquels je travaille sont généralistes. Je suis donc amenée à relire des polars, des récits fantastiques, historiques, régionalistes, des documents universitaires, des beaux livres, des livres jeunesse… Je ne connais pas la routine !
Loin d’être fastidieuse ou ingrate, la relecture d’un texte est un de mes plaisirs. Normal pour une correctrice, me direz-vous ! Je considère même cette activité comme un privilège. M’asseoir à mon bureau le matin, un thé chaud à proximité, en sachant que je vais lire un livre « avant tout le monde », avant que l’ouvrage rejoigne les rayons d’une librairie ou ceux d’une bibliothèque, avant qu’un lecteur curieux et passionné s’en empare et le dévore.
Ma mission consiste à traquer les erreurs, les coquilles, les fautes d’orthographe, de grammaire, de conjugaison, de syntaxe, de vocabulaire. La typographie est aussi importante. L’absence d’un point à la fin d’une phrase peut perturber la lecture, de même qu’une mauvaise césure. Il m’est arrivé de vérifier – et corriger – des dates d’événements historiques ou le nom d’une personnalité. Il faut être concentré, attentif. On me demande souvent si cette extrême vigilance ne me gâche pas le plaisir de la lecture. Eh bien non ! Sauf dans de très rares cas, je suis emmenée par l’histoire, avec toujours cette même admiration pour les auteur.e.s qui savent mieux que quiconque comment ouvrir notre esprit, et pour les éditeur.rice.s qui permettent cette fabuleuse rencontre entre un livre et un lecteur.