CORRECTION

Suffit-il d’être doué·e en français et d’aimer les dictées pour se dire correcteur ou correctrice ? Attention, spoiler alert : non !
 
Évidemment, c’est un bon début. Mais ça n’en fait pas un métier pour autant. Car la correction est un métier, un vrai, qui nécessite de solides connaissances et de l’expérience. Comme le vin, la correctrice ou le correcteur se bonifie avec les années. La grammaire et l’orthographe françaises sont d’une telle complexité qu’il faut du temps, beaucoup de temps, pour en connaître les subtilités et les pièges. Croire qu’on pourra un jour les maîtriser à la perfection sans sourciller peut être utopique. Mais la correctrice et le correcteur savent comment percer ses mystères, puisant dans des ouvrages de référence qui, bien souvent, occupent en permanence un coin de leur bureau. Le Grévisse est leur ami, Le Robert leur confident.
 
Corriger, cela s’apprend. L’orthotypographie n’est pas innée. Pourtant, sa maîtrise est essentielle si l’on se retrouve confronté·e à un texte. Quand utiliser une capitale ou un bas-de-casse (jolis noms pour désigner la majuscule et la minuscule), où placer une espace (oui, lorsqu’il s’agit du signe placé entre les mots, le nom est féminin), comment employer les acronymes… sont quelques-unes des nombreuses questions auxquelles un·e professionnel·le de la correction a forcément les réponses (et sans vérifier dans un manuel).
 
Corriger, c’est aussi se fondre dans l’univers de ses clients. S’imprégner d’un vocabulaire et d’un style propres à un secteur d’activité. En tant que correctrice, j’ai le privilège de travailler pour des maisons d’édition. Je ne traite pas un livre jeunesse de la même façon qu’un ouvrage universitaire. Cela semble évident, mais exige de la technique. Je collabore également avec des collectivités, des agences de communication, des créateurs de jeux de société, des entreprises du tourisme, de l’industrie, des nouvelles technologies, ou encore des magazines… Autant de profils qui nécessitent que je me transforme en caméléon pour porter mon regard et mon expertise de correctrice sur leurs écrits. Et non contente de rectifier leurs erreurs (je n’apprécie pas le mot « fautes »), je prends plaisir à expliquer chacune de mes corrections en commentaire. Rappeler une règle obscure, justifier un accord, expliquer une étymologie. Mes clients apprécient tous cette attention. Et après mon passage, ils peuvent enfin mettre le point final.

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